Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 30 octobre 2017

À l'heure d'hiver

L'ennui


Un très proche jeune ami (30 ans en 2018, tout de même !), en touche-à-tout (sauf aux garçons) tout à coup vorace, prépare actuellement un travail de philosophe sur l'ennui, que je lui aurais inspiré, dit-il, lors d'une de nos conversations passées où je constatais, de manière assez banale selon moi, que l'abolition de l'ennui était l'une des tares de notre temps.
Il me faudra relire le roman de Moravia, tiens, que mon grand frère dévorait, adolescent, pour de mauvaises raisons, je crois.
Je vais aller m'ennuyer, peut-être, (et tant mieux si...) en Bourgogne : j'y pars pour peu de jours avec un vieil ami chez un homme qui vient de perdre son compagnon ; si je peux dispenser un peu de joie, mettre un peu de baume sur la plaie encore vive, mon séjour sera utile. Le craquement des feuilles sous mes pas est une sensation qu'il me plaît en outre de retrouver, mais je crains d'avoir oublié comment on prélève les champignons avec délicatesse. J'aurai l'occasion de terminer cette vie de Benvenuto Cellini par lui-même sur laquelle, à Paris, je n'arrive pas à me concentrer, sollicité par tant de choses tellement ou si peu "importantes".


D'amour et d'eau fraîche








Je comprends les émotions de votre amour naissant, les facéties, les rires, les farces, les grasses matinées, les siestes crapuleuses, mais... il faudrait peut-être songer à faire le ménage, non ?






   


Madeleine

 



J'ai retrouvé par hasard les quenelles en boîte bon marché que ma mère utilisait pour préparer les bouchées à la reine des jours de fête : quenelles, champignons, béchamel, jambon...
Il ne semble pas que la marque, bien de chez nous, ait été absorbée par une multinationale, comme l'ont été la plupart de nos madeleines, chocolat Menier, biscuits L'Alsacienne fourrés à l'orange (désormais insipides) et autres chocos BN que l'on a décharnés pour plus de profit.
J'ai exposé un temps la boîte de quenelles comme une œuvre d'art  sur une étagère de la cuisine ; après tout, certains en font bien d'impérissables avec de la soupe de tomate en conserve.

 

Cinoche 





"Le cinéma c'est la vie" disait un slogan des années 80.
C'est vrai. 
Je crois que les personnes qui ont cessé un jour d'aller au cinéma se sont résignées à vieillir.
 












Chez moi, ce matin...



le triple concerto op.56 de Beethoven tourne sur la platine.
Déniché par un ami, c'est un enregistrement historique : le Berliner Philharmoniker dirigé par Karajan, avec Rostropowitsch, Oistrakh, et Richter.
Je remercie la vie de m'offrir de tels moments d'exception.


 À demain !

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Une douce pensée pour l'homme qui souffre.
Marie

Ludovic a dit…

Cher Silvano, j'ai peine à croire que vous ayez pu inspirer un sujet sur l'ennui. je vois plutôt la cause de l'inspiration de votre jeune philosophe dans le fait qu'il touche à tout sauf à l'essentiel. C'est son problème. Quant à votre visite en Bourgogne, je suis certain qu'elle apportera du réconfort et de la joie. Pour ce qui est du sujet important des quenelles, si vous êtes déçu par celles en boites de votre enfance, faites les vous-même, c'est très simple, économique et assez rapide. Moins que d'ouvrir une boite bien sûr. Je crois que le triple concerto dans la distribution susdite existe aussi en DVD. Merci pour le Glen Gould d'hier. En le regardant vivre sa musique je pensais à Daniil Trifonov et à ses mimiques pathétiques et adorables (et à son immense talent, bien sûr). Bon voyage et à bientôt.

joseph a dit…

Homme sweet Homme etcetera.... et un triple concerto dont un film célébra toutes les nuances sous le couvert d'une lutte sévère contre l'alcoolisme !

Silvano a dit…

Elle va jusqu'à lui, Marie, je n'en doute pas.
Ludovic, à Paris, dans le quartier de la rue de Rennes, se trouve le grand spécialiste de la quenelle fraîche. Bien supérieure, bien sûr, à celles de la conserve, qui n'ont que le goût de l'enfance.

J'aime beaucoup Trifonov également. Et je me renseigne sur ce DVD du triple Concerto. Merci pour l'information.

Silvano a dit…

Joseph, désolé, je ne vous ai pas compris.

Anonyme a dit…

EN bon lyonnais d'origine, je vous plains d'avoir consommé des "quenelles" en boite. J'espère que vous avez eu l'occasion de goûter ce mets merveilleux dans d'autres configurations.
Bon appétit.

Dan

Silvano a dit…

Dan, rassurez-vous : je sais où me procurer de vraies quenelles et en savoure à peu près dix-sept mille fois plus souvent que ces ersatz en boîte. Il s'agissait seulement de raviver un souvenir.