Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 29 avril 2017

Quelle imprudence !


Vu d'en bas

Photo Romain Le Cam

Pieles/Skins : un ofni*



Le film fantastique espagnol d'Eduardo Casanova disponible en vidéo à la demande chez Netflix France ne bénéficiera pas, semble-t-il d'une sortie en salles, pour cause de frilosité excessive des distributeurs.
La bande-annonce ci-dessus laisse pourtant entrevoir quelque chose de nouveau, un mélange de Cronenberg et d'Almodovar dopé aux amphétamines. Du Bunuel post-moderne, peut-être.
Et puis, en ces temps d'élections, des anus à la place de la bouche... ça me parle !
















* ofni : objet filmique non identifié

Un entêtant parfum de cire


vendredi 28 avril 2017

Moment de grâce


Je t'espère


" One kiss", actuellement, sur trop peu d'écrans

Ce film italien (titre original Un bacio : on se demande pourquoi le titre français n'est pas Un baiser) laisse entrevoir un Roseaux sauvages à l'italienne.
Synopsis : Lorenzo, Blu et Antonio sont lycéens dans une petite ville du Nord de l’Italie. Rejetés par les autres qui les considèrent comme marginaux, ils se lient d’amitié et forment rapidement un trio inséparable. Mais « un baiser » va venir tout bouleverser … 
Las, le film n'est visible que dans 7 salles en France, dont deux à Paris à des horaires improbables. On attendra donc une sortie DVD pour se faire une idée.




Vous avez dit Roseaux sauvages ?



J'y vais ? J'y vais pas ?


lundi 24 avril 2017

De l'air, vite !

Ces images
me font penser
à Jean Vigo, et non
à Hector Vigo (je vous laisse réfléchir là-dessus).

Tous vos envoûtements

C'est Hugh Laughton Scott | Photo Philip Meech

Le chemin des contrebandiers (Tombe, Victor ! Livre 2) Extrait 3

 (...) corps rompu à tous les exercices sportifs...
Au Milk, je suis nettement plus apprécié que dans la ville basse.
Je m’y enivre de la diversité de ses adeptes : Mick Buchet, fille d’un médecin très couru du boulevard Albert 1er, anime de longues et stériles discussions politiques, le petit livre rouge de Mao en étendard. Gilles Barbieri, maître incontesté et redoutable de la belote contrée, est le seul garçon à cheveux courts. Il est également l’unique royaliste de la bande, reconnaissant comme seul et légitime prétendant à la  couronne de France le Comte de Paris, connu de moi par mes lectures en pis-aller de Paris Match et de Point de vue Images du monde, au cœur de mes mornes après-midi d’août, puisqu’on m’inflige encore les vacances chez une grand-mère cévenole que je chéris malgré ce pensum. Jeffrey Schönberg, un blond au visage prématurément parcheminé, séduisant toutefois de par sa faconde, jouit d’un prestige certain dû à sa double-nationalité – c’est un franco-américain – mais du fait, aussi, qu’il possède une « mini » rouge, rutilante, dans laquelle il balade sa petite amie du moment, Marie-Anne, laquelle doit expliquer à longueur de surboums qu’elle ne se prénomme pas Marianne. Essentiel, on en conviendra. Elle m’a anéanti du regard quand je lui ai proposé de se faire appeler Anne-Marie pour éviter toute confusion. Cette fille n’a pas le moindre sens de l’humour, trait de caractère à mes yeux rédhibitoire.
J’aime bien Jeffrey, qui fait mine de s’intéresser à mon parcours musical, de même qu’il se montre passionné de littérature et d’arts plastiques. Récemment bachelier, il vient de commencer des études de droit. Je lui ai dit que plus tard, quand je serai un concertiste mondialement célèbre, je le prendrai comme avocat pour défendre mes intérêts. Nous en avons parlé très sérieusement entre deux parties de tarot, l’autre sport auquel je me livre avec les mêmes résultats qu’en éducation physique. On comprendra que je n’y excelle pas.
L’autre qualité de Jeffrey est sa proximité avec Marc Alena, dit Marco, sacré, de l’avis de toutes et tous, « plus beau mec du Milk ». Ma longue observation, à la dérobée, toujours, de cet être surnaturel, me mènerait au vertige si je n’y prenais garde. Alena condense toutes les qualités physiques susceptibles de semer la dévastation sur son passage : admirablement découplé – juste assez grand, corps rompu à tous les exercices sportifs -, la nature lui a donné un visage particulièrement avenant, illuminé par de fins cheveux blonds s’épanouissant en mèche forcément rebelle sur le front, cachant par intermittence des yeux noirs – oui, noirs d’encre ! – pétillants de malice. La peau est fine, sans le moindre défaut. Ce garçon n’a nul besoin, comme moi, d’Eau Précieuse ou de crème Clearasil pour tenter d’atténuer les outrages cutanés de l’adolescence. Marco est parfait, c’est merveilleusement injuste. Dernièrement, à l’un de ces moments fort rares où le Milk sommeillait, il s’est assis à la table où, seul, je déchiffrais une partition – j’use de cet artifice pour frimer – et, tout de go, de sa voix douce et gouailleuse à la fois, teintée d’un accent local parfaitement dosé, m’a demandé calmement :
- Dis, Soubeyrand, c’est vrai que t’es pédé ?
Et moi, sans lever les yeux de mon Bach, sans vraiment trembler :
- Oui, pourquoi ?
- Tu te fais mettre le cul en chou-fleur, alors ?
Je n’ai d’autre issue de secours à sa morgue que de répondre d’un rire sonore qui résonne jusque dans la cour de l’immeuble. Et l’impudent de poursuivre :
- Tu fais l’homme ou tu fais la femme ?
Je regarde mon interlocuteur fixement :
- Tu sais, Alena, ces questions à la con...
- Oh, tu fais ce que tu veux de ton cul, je suis curieux, c’est tout, faut pas mourir idiot.
Et sur ces mots, me laissant interloqué, le beau blond attrape-minettes du lycée se lève, et, avant de dévaler l’escalier, dans un souffle :
- Faudra peut-être que j’essaie, un de ces quatre.
(À suivre)
(c) Louis Arjaillès - Gay Cultes 2017
Si vous avez manqué le début :
clic

Lieu stratégique

Café Le Nemours, Paris

dimanche 23 avril 2017

Chambre avec vue


Quatre anges pour un dimanche

Bon dimanche !

Cadeau : bel air pour oublier le tumulte


C'est court ; il n'est pas interdit de l'écouter plusieurs fois

C'est vraiment un cadeau, une mélodie aérienne que me chantait ma grand-mère lorsque j'étais enfant, et que je prenais comme un offrande.
Ce soir, fin du premier acte de l'élection présidentielle : encore un peu de temps et on sortira enfin d'une période placée sous le signe des anathèmes, de la division, de la passion.
Aimons-nous un peu plus : là sera la vraie victoire.

La vie de " Tombe, Victor ! "

J'ai été très touché, cette semaine, par la chronique d'une blogueuse très suivie, que l'on a bien voulu me signaler.
Je constate avec émotion que mon histoire de garçons parle beaucoup aux femmes.
L'une d'elles, qui fut, durant des années, l'animatrice passionnée d'un célèbre café-théâtre parisien, a également écrit un commentaire flatteur sur la page facebook du roman.
Pour lire la chronique de Mél, c'est ici : clic
J'ai découvert aussi ce joli montage sur la page facebook d'un membre de groupe de lecteurs ; à suivre, donc :


Demain, comme chaque lundi, nouvel extrait du volume deux.
Les textes proposés chaque semaine en "feuilleton" ne sont pas définitifs.
Mais ils sont protégés.

Un moment important

Voter ou ne pas voter ?
Chacun fait ce qui lui plaît.
Moi, j'y vais après le petit-déjeuner.

mercredi 19 avril 2017

Puissance et gloire


Partir

"Les initiés", aujourd'hui en salles

Un film de John Trengove
Avec Nakhane Touré, Bongile Mantsai, Niza Jay Ncoyini




Afrique du sud, montagnes du Cap Oriental. Comme tous les ans, Xolani, ouvrier solitaire, participe avec d’autres hommes de sa communauté aux cérémonies rituelles d’initiation d’une dizaine d’adolescents. L’un d’eux, venu de Johannesburg, découvre un secret précieusement gardé… Toute l’existence de Xolani menace alors de basculer.

[Durant l'écriture des Initiés et de manière inattendue, le réalisateur John Trengove s'est inspiré d'une déclaration du président de la République du Zimbabwé, Robert Mugabe. "Ses déclarations, comme celles proférées par d’autres chefs d’État africains depuis le début des années 90, laissent entendre que l’homosexualité est un symptôme de la décadence occidentale qui menace la culture « traditionnelle »", affirme le cinéaste. "Nous nous sommes donc dit, « Très bien, mettons cette idée en pratique, imaginons l’homosexualité comme une sorte de virus qui pénètre un organisme patriarcal et le met en péril, et voyons comment l’organisme répond à cette menace. »".]
Source Allociné

Voilà qui change des bluettes ou des drames occidentaux sur le sujet.
J'y vais dès que possible et vous relaterai.