Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 31 janvier 2014

Adieu Maestro Abbado !

L'hommage des Milanais au grand Claudio Abbado, décédé le 20 janvier dernier, pendant que Daniel Barenboim, à la Scala toutes portes ouvertes, dirige la Marche Funèbre de Beethoven.
La disparition d'un grand musicien français susciterait-elle la même ferveur, le même recueillement, la même affluence ?
Source : La Reppublica



9 commentaires:

Baptiste a dit…

Il est certain que Pierre Boulez suscitera de l'émotion... quelque part !

Anonyme a dit…

J'y étais, émouvant.

Chris

Anonyme a dit…

Est-ce que la mort d'un philosophe italien attirerait du monde ? parce qu'il y en avait beaucoup plus pour l'enterrement de Sartre...

Silvano a dit…

@Anonyme (!)
Certes, mais c'était en 1980.
La médiocrité ne s'était pas encore installée à tous niveaux. Le pays enterrait aussi quelqu'un qui nourrissait la réflexion politique, et
c'étaient(provisoirement) les derniers mois de la droite au pouvoir.

Ici, chacun signe ses commentaires d'un simple prénom ou plus. J'ai publié, parce que le commentaire n'est pas inintéressant (quoiqu'un peu "gna gna gna, j'aime bien râler sur Internet").

Pierre a dit…

Je ne voulais pas avoir l’air de râler, croyez-moi, même si je trouve que ce n’est jamais une bonne idée de dénigrer un pays (quel qu’il soit) pour dire que l’un est mieux que l’autre – surtout à l’aune des poussées nationalo-identitaires en Europe. J’ai juste évoqué un souvenir, en échos à votre commentaire, ayant vu l’enterrement de Sartre du haut de la tour Montparnasse... ce qui était très impressionnant.
D’autre part, Claudio Abbado fut un homme tout ce qu’il y a de respectable et d’admirable, mais ne fut pas un créateur... Or je ne sais pas s’il y avait autant de monde pour rendre hommage à d’éminents compositeurs italiens (contemporains) comme Giacinto Scelsi, ou Luigi Nono – un Vénitien (!) dont Abbado a enregistré des œuvres –, ou encore Petrassi. C’est la tendance : les interprètes sont des « stars » dont le nom est presque toujours écrit sur les disques en plus gros que celui du compositeur – j’en ai plusieurs exemples avec Abbado – ce que je trouve aussi injuste qu’inélégant.

Silvano a dit…

"C’est la tendance :" : tout est là, Pierre. Je ne dénigrais pas notre pays (l'état du cinéma italien et leurs programmes télévisés étant ce qu'ils sont), mais je suis à même de constater que pour l'éducation musicale, chez nous, ça va de mal en pis. Interprète ou compositeur, il suffit de voir le traitement médiatique d'un décès (y compris celui d'Abbado, d'ailleurs) pour constater.
J'avais cru reconnaitre votre patte (cruellement absente ces derniers temps) et j'ai eu la malice de vous titiller...

Pierre a dit…

J’ignore l’état de l’enseignement musical et veux bien m’en remettre à ce que vous en dites. Je me souviens de Gainsbourg disant que (ce qu’on appelle) les arts majeurs étaient en train de se faire... (vous savez quoi), par les arts (dits) mineurs. Il avait vu juste.

Là où j’étais aussi circonspect, c’est sur la proportion de gens venus plus par sentiment patriotique, pour saluer une gloire « nationale », que pour l’artiste et la musique, universels. Car je ne puis m’empêcher de penser que beaucoup de ces Milanais votent pour la Ligue du Nord...

Silvano a dit…

Il est permis de supputer sur ce dernier point, en effet...
Je suis d'un naturel (trop ?) optimiste et enthousiaste.

Anonyme a dit…

Effectivement Pierre, vous manquiez à ce blog...terriblement.
Marie